Lent cheminement dans le jour livide – ( RC )
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Suspendu au-dessus du sol,
Et qu’on prend pour boussole
L’astre émerge de la brume du fleuve.
Des haies denses, pour épreuve
Lui, on ne le voit pas,
On le devine,
Et, portant mes pas,
Feutrés de sourdine
Ceux qui s’éloignent,
Sont ces traces en creux,
Qui témoignent,
Deux à deux,
Du lent cheminement,
Dans le jour livide,
Une marche en avant,
Prenant la lumière pour guide.
Il faut que je pousuive,
Ce mouvement, suspendu,
A de futures perspectives,
Mais l’horizon s’est perdu…
Et comme tous les repères,
Evaporés en route,
Enfouis, sous la terre,
( sous le manteau de neige, sa croûte ).
Font, qu’ils disparaissent ….
Je ne sais si je progresse,
Dans cette région curieusement déserte
Etendue et ouverte.
La marche serait ainsi, fictive
Malgré mes mouvements
Issue d’une lente dérive,
Où seul , se déplacerait le temps,
J’ai découvert des traces,
Presque gommées par le vent,
Avant que tout s’efface…
Les regarder attentivement…
Je reconnais mes empreintes,
Déjà comblées de neige .
– Leur vue me désappointe…
Tournant comme dans un manège…
A faire du sur-place,
Je reproduis un cercle dessiné,
Celui de l’astre qui cadenasse,
L’air de rien, ma destinée…
Au cheminement hivernal,
Dans le jour livide,
Je vais prendre une diagonale,
Quitte à enjamber le vide…
Ce monde reclus,
Il faut que je le quitte
De ce jour qui n’en finit plus,
Je veux en sentir les limites.
Quitte à plonger dans le noir,
Pour quitter l’enfermement,
D’un morne territoire,
Uniformément blanc.
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RC – février 2014
Une gerbe de fleurs à cueillir – ( RC )
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Les songes basculent dans la nuit en devenir,
Nos yeux anéantis, délivrés du jour,
Sous la caresse des soupirs,
Ne contiennent plus les parcours,
Aux creux des draps repoussés
Il n’y a même plus d’espace entre nous,
Juste le temps des voeux exaucés
Et des rêves les plus fous.
Au coeur en liesse, sa danse,
Tu prends toute la place,
Et rythmes ta cadence,
Occupant tout l’espace,
Prêté à la beauté,
Dont tu es le royaume,
Même invisible, dans l’obscurité,
Et de mes blessures, le beaume.
Je n’ai pas besoin d’ouvrir les yeux,
Ni d’échanger un regard ;
Nous sommes bien, tous deux,
Avides, en nos gestes hagards. >
S’il y a des fleurs à cueillir,
Je t’en offre une gerbe, …
Vois le printemps jaillir,
Accordé à ton corps superbe.
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RC – février 2014
une réponse « décalée », au texte d’Arthemisia , de 2007… »Rêve et réalité »
Sur la musique au tempo arrêté – ( RC )
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Passant à travers le toit ouvert,
Les chauves-souris,
Agitent leurs parapluies d’ombres,
Sur la musique au tempo arrêté .
Le matin s’est posé sur les instruments
Immobilisés
Du concert déserté.
Les chaises habillées de velours ,
Ecarlates face aux pupitres,
Encore au garde-à-vous…
Et les partitions en désordre de feuilles,
A même le sol,
Répandues, telles ailes de papillons,
Arrachées à leur destin.
Inutiles désormais,
Les portées froissées,
Grouillant encore de notes,
Répondaient aux courants d’air,
Soulevant les rideaux aux fenêtres,
Restées ouvertes,
Cravachées par la pluie.
Les cuivres entassés,
Empilés à la hâte,
– S’ essayant encore à rire
De leurs éclats jaunes,
Certains, cabossés – estropiés,
Voisins de formes sombres,
Pouvant être des housses.
Déjà voilées de poussière,
Servant de repaire,
A une famille de rongeurs,
Qu’on voyait , très occupée,
A fureter dans le vestiaire ;
Des habits en lambeaux,
Oscillant encore aux cintres.
Leur cliquetis,
Seul, répond,
Aux longues plaintes du vent,
Et de temps à autres,
Aux frissons du piano noir,
Lorsque se détachent de la voûte,
Quelques morceaux de plâtre.
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RC – février 2014
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Un temps encore frileux, où nos rêves s’essuient – de bleu – ( RC )
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Sur terre, il y a des arbres bleus,
Qui se penchent,
Comme les pensées des vieux,
Jouant dans leurs têtes blanches.
Il y a dans leurs folles branches,
Suffisamment d’espace ,
Pour que les oiseaux passent,
Se posent et puis s’élancent.
Sur la colline, il y a une maison
Habitée de bleu,
Assez, pour y vivre heureux,
Comme dit la chanson.
C’est sous un bol d’azur,
Une bulle d’air recyclé,
Qui n’a plus besoin de clé,
Ni de serrures.
Ses portes restent ouvertes,
En signe de bienvenue,
Ceux qui naviguent à vue,
De là-bas, voient la mer verte.
Elle s’étend si loin,
Que les plus gros navires,
Partis dans un soupir,
Ne sont plus que points…
Ceux qui naviguent à vue ,
Ont leurs yeux bus,
Jusqu’à la dentelle de leurs cils ,
Contournant les îles,
Ils saisissent dans leurs mains,
Des mouettes, les plumes
Et des rubans de brume,
Dont ils habilleront demain…
Et, au futur étanche
Au balcon des dieux,
Des anges gracieux
Se cachent en robes blanches,
Des corbeilles de fruits ,
Ces champs aux arbres bleus,
D’un temps encore frileux,
… Où nos rêves s’essuient.
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RC- mars 2014
Tu m’as crû mort – ( RC )
Tu m’as cru mort, car passe le silence,
S’étire un temps, qui soulève la poussière,
Et elle, doucement, en suspension, se dépose sur la mémoire.
Mais la lassitude, ne vient pas au bout de l’existence, par un simple assoupissement de la conscience.
J’invente une pluie, une vapeur, une haleine,
des couleurs et une chanson, que personne n’a jamais vues et entendues, jusqu’à présent .
Elles parlent en mon nom,
Elles forment des signes sur le papier,
Elles n’ont pas besoin que tu regardes …
Et d’ailleurs, qu’y verrais tu ?
Il n’y a pas de geste visible,
Et les mouvements de l’âme, se font aussi,
Dans la discrétion.
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RC – avril 2014
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Au delà d’une saison repliée – (RC )
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Stationnant, figé de verticales,
En aspérités sombres, dressé au ciel,
S’offre aux vides d’une saison repliée,
Celle donnée aux froids et à la pluie lancinante,
Comme, des arbres, les racines,
Cherchant à s’agripper à la lumière,
L’écrivain debout,
Contre l’hiver des censeurs,
Sait que la vie est ailleurs,
Au-delà des vents noirs,
Poursuivant sa route longue,
A l’intérieur de lui-même .
D’autres sont debout, à proximité,
Et savent, du retour du printemps,
L’éclosion des fleurs,
Le retour des sourires.
Il n’est plus loin, ce temps,
D’où l’oppression vaincue,
Renaîtront les écrits,
Sans entrave,
Et le retour de la sève,
Portant de futurs fruits.
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RC- février 2014
Ne cherche pas l’extinction du soleil derrière ton regard – (RC )
Comme, malgré toi,
Tes paupières se ferment,
Pour ouvrir, les portes de la nuit,
Ne lutte pas contre les éléments
Ne cherche pas l’extinction du soleil
Derrière ton regard,
Désormais séparé
De la courbe de la terre
Ecoute plutôt les voix,
L’envers d’un épiderme
Se fondant sans bruit,
Au coeur du firmament.
Voyageant dans le sommeil,
Les oiseaux traversant la mare,
Ne se sont pas égarés ,
Au jardin des pierres .
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RC- février 2014
( inspiré par un court texte de Sylvaine Diet )