Où donc s’enfuient les colombes ? – ( RC )
peinture Robyn Denny – Night Out (1958)
Un fourbe aux gestes emphatiques,
une langue de terre
dans la tourmente
et c’est la guerre.
Relents des acides
étendue des peines
l’éteule incertaine du poison
retourne d’où elle vient.
Rivalités féodales
peuples massacrés:
-où donc s’enfuient les colombes
dans le ciel déchiré ?-
Qui sème le vent
récolte la tempête,
qui sème les bombes
prépare un champ de tombes…
Aux confins de la lumière et de l’ombre – ( RC )
peinture Vera Pagava
Aux confins de la lumière et du sombre,
tu préféreras les nuances
douces de l’ombre
qui accompagne
tout ce qui est pensé,
avec ses formes indéfinies
à l’intérieur de ces limites
( et les frontières que tu imagines ),
derrière les rideaux
à demi-clos des paupières…
Les ouvrir ne changera rien
à l’imaginaire,
et l’ombre en profite
pour t’emmener
au-delà d’un portail ouvert,
vers un monde sans limite…
Le poids des semelles est lourd de glaise – ( RC )
soldats de la bataille de Passchendaele
Le poids des semelles
est lourd de glaise,
et d’amertume,
en attendant que la vie
ne reprenne le dessus,
fleurisse au-dessus des tranchées
et des trous d’obus.
C’est un champ clos
où les arbres gardent la mémoire.
Plus de cent années ont passé,
leurs troncs, en s’épaississant
ont avalé les barbelés,
suturé les blessures,
porté leur ombre douce
sur la terre éventrée
laissée à l’abandon.
Instants raturés – ( RC )
–
Il en faut peu pour que je sois perdu
dans l’instant raturé d’un autre matin.
C’est la neige qui a envahi mon jardin,
comme mon passé, que je ne reconnais plus.
Pourtant, rien n’est effacé:
la mémoire, c’est fait pour ça
car l’ombre est toujours là,
debout à me guetter : elle n’est pas pressée…
Poézique-zique, tique et pique- mots et grammes 