Jean-Claude Izzo – Plage du prophète
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Plage du Prophète à Marseille
ils se sont arrêtés.
D’abord la fille aux yeux gris verts
des mers du Nord
et au sourire mûri sur les berges du Nil
L’ami ensuite
le poète des Hauts Pays
attentif aux murmures des passeurs
sur les sentiers arides des exils
Le plus âgé enfin
homme aux semelles de vent
tantôt Afghan, tantôt Mongol
porté par des mondes d’hier entrevus
Plage du Prophète
ils ont porté leurs pas
vers le soleil couchant
Une vague est venue lécher leurs pieds
Bénédiction du Prophète
Prophète anonyme
de ceux qui croient
aux vérités de la beauté.
Plage du Prophète
Du Prophète.
Ce texte a été mis en chanson par le chanteur italien Gianmaria Testa ( lien )
cacher quelque part ,la chair pâle, l’habit sombre – ( RC )
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Vois-tu à travers les feuilles ?
Comme dans un verre grossissant ?
Une envolée de l’être,
Qui se dresse au milieu des fougères,
Au point de se confondre,
Avec la végétation.
Dans les sous-bois humides.
La salsepareille progresse,
Et ses larges coupelles,
Sont autant d’occasions,
Pour cacher quelque part,
La chair pâle,
L’habit sombre,
Et peut-être les abandonner …
Comme si l’humain s’enracinait, de même
Dans le limon du sol,
A rester debout,
Attentif au mouvement des saisons,
Aussi discrètement que le peuvent,
Les plantes,
Allant chercher la lumière.
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RC- avr 2015
(texte directement créé à partir de la photo jointe )
Pour que résonnent les archipels du silence – ( RC )
montage – \Dina Bova
.
Ce n’était pas la peine,
de longer les années,
de lire tous ces livres,
d’exercer cette mémoire,
à en perdre le goût du jour,
et la caresse du vent du large,
pour ( dira-t-on )
écrire deux ou trois strophes
avec si peu de mots .
On en oublie les récits,
les grands succès de librairie,
placés en tête de gondole,
pour se contenter
de quelques lignes,
qui se jouent
de l’épaisseur des pages,
et dialoguent dans les marges,
comme aussi entre les mots.
Juste ce qu’il faut,
pour que résonnent
les archipels du silence,
la lente croissance des plantes,
la lumière posée sur un mur,
l’ombre de l’absente,
le coeur qui s’aventure
si l’on que l’on fait sienne
l’écriture du poème …
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RC – fev 2016
( en écho à un court texte de Sylvie Durbec visible ici)