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Archives de octobre, 2022

Rien pourtant, ne demeure immobile – ( RC )

autoportrait- Rembrandt

Mes mains ne peuvent pas
changer le cours des choses.
Je ne sais vaincre le gel
de l’angoisse,
et le poids du ciel
m’écrase de son indifférence.
Je laisse passer les années,
ainsi le sable, qui file
entre mes doigts.

Même le miroir
ne me reconnaît pas.
Je change imperceptiblement,
sans identifier les différences :
peut-être que de l’extérieur,
j’arriverai à fixer un instant
un portrait trompeur
qui ressemble , juste à l’idée
que je m’en fais,

  • comme Rembrandt
    et ses auto-portraits,
    toujours davantage absorbé
    par les rides et les années
    qui défilent –
    dans le calme apparent,
    où rien pourtant,
    ne demeure immobile.

(inspiration : texte de P P Pasolini, qui suit )…


J’ai le calme d’un mort :
je regarde le lit qui attend
mes membres et le miroir
qui me reflète absorbé.
Je ne sais vaincre le gel
de l’angoisse, en pleurant,
comme autrefois, dans le cœur
de la terre et du ciel.
Je ne sais feindre ni calme
ni indifférence ou autres
exploits juvéniles
couronnes de myrte ou palmes.
Ô Dieu immobile que je hais
fais que jaillisse encore
vie de ma vie
peu m’importe comment.


Détacher les heures à t’attendre, sous le ciel de Flandre – ( RC )

Aquarelle de modliszqa ( deviant-art )

Rappelle-toi des plaines étales
et du silence revenu,
quand l’orage retient son souffle.
Je n’ai pas besoin du couteau
pour détacher les heures à t’attendre,
étaler la pâte grise
des ciels de Flandre.
Le vent est prisonnier de la peinture.
Ses tentatives échouent
dans les blés verts
couchés sous l’ombre des nuages.

On ne voit plus la trame de la toile,
quand les instants prennent racine
dans le soir .
La caresse du pinceau
se lit à même ta peau,
et il n’y a d’étreinte
dans ton paysage apaisé
que le souvenir lointain
de douces collines sous mes mains,
mordant les marges de l’aube,
prenant soudain d’autres teintes.