Emportée, ma dame blanche – ( RC )
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Il ne pleut pas le soir,
( Celui qui rime avec espoir… )
— Ce ciel n’est pas étanche,
Et sombre, en vagues blanches…
La bien-aimée voguant dans les draps,
Blancs, comme le sont mes bras….
Le jardin d’amour m’attend,
Et , tout au fond, le banc,
Où nous nous reposions,
Maintenant , sous l’épais coton.
Quand, sous la neige, tout s’efface,
Et que le vent , lentement, l’amasse.
Je t’ai portée ainsi, contre ma poitrine,
En robe diamantine
Parée de frissons…
… Tombent les flocons .
Il ne peuvent traduire,
Dans ce poème, ton sourire.
Qui lentement, s’éteint
Alors que je t’étreins
Juste aux portes du vertige .
Puis, quand il se fige ,
Je sais que tu vas t’enfuir
Dans des souvenirs
… qui n’ont pas de fin,
Le long des matins ,
Où tu ne sentiras plus le froid…
Il est un sentier étroit,
Qui mène au pied du grand arbre …
La neige a recouvert aussi la dalle de marbre.
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RC – nov 2014
L’erre des glaces ( une occupation pendant l’hiver 1942 ) – ( RC )
image: soldats gelés dans un abri – Finlande – provenance: http://rarehistoricalphotos.com
Je ne sais s’il faut le dire,
mais il y a quelque chose
qui pétrit la terre,
entre ses doigts …
et cela s’enfonce
dans une atmosphère
rigide comme le fer:
tout se fige alors
dans l’attente
la température chute
sous l’étau du froid,
verticale.
L’eau s’accroche sur tout,
à la façon de dents,
et l’hiver mord
à plaines vents.
Les couperets de glace
hachent ce qui reste
de la nature d’avant.
Tout est dur
et fragile à la fois,
se brise comme du verre
pour retourner
à l’âge de pierre.
Y a-t-il encore
une chaleur qui couve
en profondeur ?
On dirait que l’épaisseur
du gel est entrée
si loin
dans les failles du sol,
que même le feu
s’est solidifié .
Seul alors,
le rapprochement
avec un astre incertain
semble pouvoir faire que
le poing crispé se desserre.
RC – janv 2016