Sous la chemise ( RC )
art: dessin perso 2001
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Quand il y a de la place pour un
Y en a pour deux,
Dit-on,
Et sous la chemise
Tu es douce
De tous tes rêves,
Qui rebondissent,
En deux seins dressés,
Ils appellent mes mains,
Avec toi, le seul témoin,
D’amour, ce parcours
> C’est la chemise.
Je m’y suis glissé,
Quand il y a de la place pour un
Y en a pour deux,
Dit-on,
Tu es petite,
Il y a de l’espace,
Pour moi
Sans y être à l’étroit,
Quand je t’enlace
Sous la chemise,
Et ta chaleur ronde,
En pentes.
Que nous gardons
A l’abri des courants d’air…
Il n’empêche,
Que tu frissonnes ,
Alors si je mets un bras
Dans ta manche,
On est parés pour l’automne,
Et, des nuages de coton,
Je sers d’oreiller,
Pour tes hanches,
Belles comme celles
Que peint Amedeo..
Une chemise n’est pas faite
Pour deux,
Ou alors c’est le chandail,
Pour les amoureux
Que chante Juliette,
Et qui relâche ses mailles,
Devenu trop grand,
Avec le temps…
Au début, elle serrait un peu
Quand je suis venu chez toi,
Petit prince ou jeune roi,
Le bienheureux…
Notre chemise est un bateau,
Nous en gonflons les voiles,
Restés bien au chaud
Partis en pleine mer,
Affronter l’hiver,
En tête à tête,
Echangeant des baisers,
En guise de tempêtes,
En comptant les étoiles,
Puisque j’avais soufflé,
Si fort , que le bateau,
Au ciel est parti, bien loin de l’eau…
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Ce texte fait suite à celui d’Astrid Waliszek, « le peignoir »: https://www.facebook.com/notes/astrid-waliszek/le-peignoir/384940408194336
et se réfère à la chanson de Juliette Greco : « le pull-over »
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RC- 15 août 2013
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peinture: Amedeo Modigliani: nu couché
Aquis Submersus ( RC )
Max Ernst aquis submersus 1919
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Après, il y a bien ce temps immobile,
La lune , qui reflète une horloge,
L’eau fade où le plongeur vertical,
Cherche des coquillages improbables,
Dans une piscine étroite,
Soumise au silence,
Au mannequin figé,
Moulage de plomb
Distribuant les mauves portés,
Attentif à la nuit.
Rien n’existe,
Que la part du rêve sur le papier,
Où les ombres se posent en faux,
L’ Aquis submersus
Rejoint ce décor d’opérette.
Censure ouverte, d’un secret entrevu,
Un espace traversé d’ambiguïtés,
Rappel lointain d’un familier,
– Traversé à la hâte,
Mais aux fenêtres murées.
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RC – 13 septembre 2013
Combats épiques – (RC )
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Au pied des tours du fort,
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ces ciels bas du nord –
Ce château des destins croisés
A l ‘herbe douce, et arrosée,
Miniatures précises, et aquarelles…
Où l’on plante des échelles,
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Collines et arbres deployés,
Sur un fond carroyé,
Et si on tourne les pages,
Du livre aux images,
En passant du livre de prières,
Aux scènes guerrières,
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Où la forteresse prise au piège,
Soutient vaillamment le siège .
On a descendu les herses,
Evalué la partie adverse,
Rassemblé les vaillants,
Pour contrer les assaillants.
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Alors, l’herbe s’arrose,
D’un coup à forte dose…
Le sang des soldats cascade,
En rouges rasades,
Jaillissant des armures,
Jusqu’à peindre les murs,
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Si les assaillants culbutent,
Et s’entraînent dans leur chute,
D’estoc et de taille,
En bruits de bataille,
Lances et piques,
…. Et écritures gothiques.
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S’écrivent aussi en combats épiques,
Discours et politique,
Ce qu’on voit sur les manuscrits,
Minutieusement décrits
Mariages et mésalliances,
Au pays de France.
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Histoires de pouvoir,
– Agrandir un peu son territoire
Jouant aux échecs,
Rois, puissants et évêques,
Partageant le convoitise,
Sous de belles devises.
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Accords , et traîtrises,
Bâtisseurs de châteaux et d’églises,
Edits et parchemins,
Sceaux de cire rouge carmin,
Evangéliaires et livres pieux
Les manuscrits précieux,
–
S’offrent aux regards,
De qui parcourt l’histoire,
En remontant les pages….
> Autant de témoignages,
Du passé,
Et des années amassées.
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RC 11 septembre 2013
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L’esquisse est loin pourtant – ( RC )
Je ne touche plus terre,
Et délaisse la sphère,
Au caprice des Dieux,
La face cachée, ( des vœux ),
L’épave sous la pluie,
( celle que je suis )
La pluie…quand mon cœur crisse,
> J’en modèle l’esquisse,
–
Mes yeux s’en font reflet,
Ondées grises, et nuages couleur de lait,
Et le soleil parti, ….. je m’ennuie,
Alors, je m’envole, et m’enfuis,
–
C’est aussi le corps qui mouille,
Et maintes épaves rouillent,
Recouvertes de tags,
Au bord des champs vagues,
Finissant leur destin,
– A l’araignée son festin,
Les banquettes affaissées,
Et ce coeur délaissé.
–
Si tu m’aimes, …tu me suis,
Pour toi, les larmes, j’essuie
Comment expliquer ce mystère ?
Quand soudain, je quitte ainsi terre ?
—…….–
« Ok, j’essuie aussi la pluie »
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RC – 18 septembre 2013
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— avec au départ ce que donne à voir la « fenêtre », de TK Kim ( album )
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Au détour d’un regard ( RC )
Au détour d’un regard,
Le temps d’un éclair
Capté dans le miroir,
Ce fut ta silhouette claire,
Et la rivière de ton appel…
Cascadent des notes lumineuses
D’accords, intemporels
Une chute en abîme, vertigineuse,
S’il suffit d’une minute,
Pour que j’endure,
L’éternité d’une chute,
Soumis à ta cambrure,
Le précipice de ton sourire,
Souligné de lèvres peintes
Se rappelle à mon souvenir,
Comme l’échappée de notre étreinte.
Ta blouse entrebaillée,
Une peau de neige fraîche,
Et le désir tenaillé,
Par tes yeux en flammèches,
Fait fondre mon armure,
A chanter pour toi,
Mes encres d’écriture,
Sans explications, ni pourquois.
RC- août 2013
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Nous sommes des témoins ( RC )
Nous sommes des témoins,
Pouvons témoigner de la réalité des choses,
L’écorce du pin est rêche, ses branches finissent en souplesse,
L’eau des torrents suit la pente dictée par les montagnes,
Les galets de granit, arrachés par les flots, ont la douceur polie de tes seins.
Le sable s’accumule dans les baies, mais peut aussi se dresser en nuage blond.
Le froid dicte son gel, rapidement contredit par les souffles tièdes du lendemain,
Et nous pouvons parcourir tout ça, essayer de franchir les abîmes, nous griffer aux ronces.
Cela nous est naturel, mais notre mémoire n’a que celle de notre ressenti,
Elle a oublié, depuis que se dévide le fil du temps, que la force motrice nous échappe,
– comme elle échappe à l’histoire…
Les roches sont sous nos pieds, engluées dans la terre,
mais leur origine dialogue avec le mystère des constellations et la caresse du soleil.
Nous sommes des témoins de » l’état des choses « ,
D’une explosion qui semble arrêtée, – l’alternance inlassable du jour et de la nuit semblant une évidence,
Une île parcourue d’éternités,
alors que nous sommes livrés à la nuit, –> à quelques dizaines de kilomètres de là.
RC – 2 septembre 2013
Anne-Marie Kegels – Je t’aimerai sans toi…
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Je t’aimerai sans toi. ne me fais jamais signe.
Un ajonc peut flamber sur la lande à midi,
solitaire en son mal et seulement nourri
d’argile avaricieuse au bout de sa racine.
Enterre au fond de toi mon nom ensommeillé.
Reste plus ténébreux qu’un buis de cimetière.
Je t’ai volé jadis les neiges de janvier
et j’ai coupé sur toi mes plus hautes javelles.
Va, ressemble à un mort.
Debout dans mon désert
je sens bouger en moi des foisons de semences.
L’amour qui te cherchait dans sa famine immense
t’a dépassé enfin et brûle l’univers.
—
Anne-Marie Kegels Haute Vigne, 1963
Pardonnez à ceux qui nous ont offessés ( RC )
Après la faute, le confessionnal,
Pardonner à ceux qui nous ont offensés,
Quoi de plus normal,
Oui, mais grâce à la fessée…
Et pour répondre au blasphème,
Et laisser faire les menottes,
C’est résoudre le problème,
Que tomber la culotte.
C’est ainsi que nous, réunis,
Alignons les fesses neuves,
Juste avant l’épreuve,
Puisque je suis puni.
Où que les doigts frappent,
Ils agacent ( plus qu’ils ne massent)
Il se peut même qu’ils dérapent,
( où qu’ils passent )
Ce parcours hasardeux, de ta main,
…D’un nouvel acte,
Ne laissent pas intact
L’animal instinct.
Un mouvement circulaire,
Tracé dans l’espace,
Provoque aussi son courant d’air
Avant qu’il ne laisse chez moi, une trace..
Ce n’est pas un effet de manches,
Quand l’impact fait « clac »
Pas question que je flanche,
Quand tu passes à l’attaque
Ainsi me voila forcé,
– D’admettre que vive couleur,
Accompagne la douleur,
De méritée fessée…
> Pour ceux qui abhorrent,
Passer de la couleur saumon, au vermillon,
Sur une partie de leur corps,
Un petit conseil, gardez votre pantalon !
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RC – 5 et 8 septembre 2013
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J’ai traversé le ciel, avec mes ciseaux ( RC )
J’ai traversé le ciel,
Avec mes ciseaux,
Laissé derrière, pêle mêle,
Des silhouettes d’oiseaux,
Mêlées de girouettes,
Sur les hautes demeures,
Agitées de vents de fête,
– Réservant à la couleur,
Des rencontres, l’aventure
Entre une ligne qui s’enroule,
Vers une découpe de peinture,
Séchée ( avant qu’elle ne coule ),
Et, sous les feuilles de figuier, penser
A rassembler les bleus,
> Et puis les faire danser
En exotiques feux…
RC – 1er septembre 2013