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Archives de décembre, 2016

Fragments de marbre de Gortyne – ( RC )

734k5 Gortyne, olivier âgé de 1600 ans et colonne

photo  Thierry Jamart photo  Thierry Jamart  ( Gortyne –  Crète )

Je suis encore trop loin
pour entendre le fracas des étoiles .

D’autres, par delà les siècles l’ont-il perçu ?
Des volcans se sont réveillés,
ont tout balayé sur leur passage.

Des gestes sont restés suspendus,
Des temples se sont écroulés.

On se dit que les temps sont morts,
la vie ayant déserté les villes.

On trouve encore fréquemment
des tronçons de colonnes dans les champs.

Les oliviers, eux, se souviennent,
des tragédies grecques , du voyage d’Ulysse.

Certains sont millénaires.
Ils tiennent dans leurs racines
des morceaux de statues de marbre.

Les regards sereins, enfouis sous la terre
ont tout le temps de capter les récits des héros,
et de surprendre l’éternité :

celle qui reste sous l’empliement des strates.

L’aubier de la jeunesse de ces arbres,
contient peut-être encore
la trace de l’incendie,

se nourrit aussi des cendres
et les vénèrent ainsi.


RC – juin 2016

 

( Gortyne est un site très ancien au centre-sud de la Crète, célèbre notamment  par  son « code de Gortyne », grande inscription encore visible…

voir  aussi  l’extrait  du texte  de Lambert Savigneux,  visible ici:

 » le regard et sourire amasse le fracas des étoiles que je sens dans tes gestes quand tu t’actives dans nul autre but que de prendre le temps de vitesse et surprendre la mort enfermée dans les troncs que tu dessines »


Où es-tu ? – ( RC )

Falkenstein Claire  Gate  pour  le palais Venier 1963 Boston mus .JPG

Art: Falkenstein Claire  Gate  pour  le palais Venier 1963

Tu vois,   j’ai poursuivi un amour
comme  l’aurait fait un pêcheur,
à travers      les eaux  du silence .
Je n’avais pas de filet,
juste mes mains  nues,
et un corps qui dérive
au fil du courant.

Et c’est une  évanescence,
un éclat argenté,
la fulgurance  d’un instant
qui m’a approché.
Mais, comme on ne saisit pas les couleurs,
toi,      la femme-poisson
a filé d’entre mes doigts.

C’est un songe d’ eaux profondes ,
Une  sirène y habite,
le chant d’un printemps,
s’y est éternisé,
mais j’avais besoin de terre ferme ;
j’ai dû y retourner,
et quitter le rivage.

Les vagues lointaines
se poursuivent,
en étendues changeantes,
des glaces jusqu’aux tropiques;
Leur immensité
forme une  énigme ,
qu’interroge surtout la solitude .

RC – avr 2016


Henri Chabrière – l’azur du papillon

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Un papillon me chuchota
de venir avec moi jusqu’à la rivière
Les azurs sont bleus par ici
chanta la belle musique du passereau.

Le papillon m’ a suivi
jusqu’au bord du ruisseau
butinant maintenant des lys,
que je rassemble alors dans un élan

et en très peu de temps
j’obtins un magnifique bouquet
tandis qu’un rossignol lançait des trilles
harmonieux sur sa branche

Mon amie rosissant des joues
acceptant mes azurs
de ces yeux bleus si étranges
l’amour , lui-même, a hoché sa tête .

 

 

 

J’ai  retrouvé  dans les  archives  de mon père,

ce texte écrit originellement  en espéranto,

dont  je livre ici mon interprétation.