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Archives de mars, 2020

Mon visage de roche – ( RC )

rocher (14)

 

La lumière des cendres,
sourd sous la roche .
C’est mon visage de lave,
où la bouche sèche
s’ouvre sans proférer de son.

S’il y a la terre,
celle-ci s’est fondue
et déformée
sous mon masque
en pierre.

Je ne regarde que le ciel,
et peut-être seulement l’orage sombre
viendra me rafraîchir,
apporter l’antidote ,
réparer les cicatrices.

Jusqu’à présent,
elles palpitent le feu,
et mon visage
parcouru de fissures,
se plisse de souffrance .


RC – juill 2019


Dis-moi si tu l’entends aussi ? – ( RC )

  • sur une incitation poétique  de Susanne  Derève ( dont le texte suit ).

Kiosque à Alger, en Algérie

Tu me parles de musique,
et c’est vrai, il y avait l’orchestre là-bas,
palpitant au loin,
dans ces nuits douces.

Je me rappelle de la dernière,
où nous lancions des roues de lumière,
nous nous rattrapions aux roulements de tambour
il faisait aussi chaud qu’au sortir du four ;

Maintenant je suis un peu égaré.
Le vent court sur les tuiles,
et je n’ai plus ta main agile
pour me guider…

Les temps ont changé,
et si tu tricotes des heures,
j’espère que ce sera un habit de bonheur,
– même enneigé -.

Du côté des faubourgs,
veille une pâle lune,
et l’automne s’étale en brumes
tout alentour.

J’entends bien la fanfare de cuivres
que la nuée délivre,
mais je ne sais pas bien
d’où le son me parvient .

Dis moi si tu l’entends aussi,
de ton côté, sous un rideau de pluie :
M’attendras-tu encore, infante noire,
si nous nous donnons rendez-vous près du square ?

 

Pavane du matin infante claire

un volet bat

C’est le vent glissant sur les toits
de tuiles
le vent courant sur les pierres

Femme de tes doigts agiles
qui lances des roues de lumière
le jour est là
La croûte dorée du jour
comme un pain chaud sortant du four

Et tourne la roue du bonheur
Femme qui tricotes les heures
dis-moi si l’amour m’attendra

Dans les ténèbres un volet bat
La lune pâle des faubourgs
grignote l’ombre sur les toits

Infante noire, nuit de velours
dis-moi s’il me reconnaîtra


Il n’y a plus rien à lire – ( RC )

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C’est peut-être encore le vent,
qui arrache les feuilles du carnet,
et la pluie efface aussi
consciencieusement
ce qui est écrit.

Il n’y a plus rien à lire,
et le bonheur s’en envolé,     aussi .
Les éléments se sont donné le mot,
et préfèrent porter les oiseaux
dans leur vol au long cours.

Peut-être ouvrirais-je un jour,
ma fenêtre à un pigeon voyageur ,
avec un message
qui me viendrait de toi
depuis que tu ne réponds plus à mes lettres.

RC – janv 2019