A l’aplomb de l’enclume – ( RC )
( texte inspiré par celui de Susanne D… qui suit )
–
Sur tes épaules, l’imperméable,
et tu erres sur le quai,
sans but,
tu marches,
et des cales te parviennent,
les chocs d’outils heurtant la tôle,
le chant de la nuit,
en attendant
que le jour se lève .
Pourquoi es-tu attachée à la terre ?
Toi qui pourrais regarder si loin,
et t’appuyer sur l’air…
tu abandonnerais la ville,
les trottoirs humides
de la rue de Siam
pour regarder tout cela
d’en haut .
Si elles pouvaient s’exprimer,
les mouettes le diraient mieux que moi .
Tu marches dans les rues vides,
les vitrines closes sur leur opulence ,
et toujours tes pas
te ramènent vers le port ,
avec ses murailles de fer
qui se confrontent à la brume,
te parlent de voyages lointains,
de ceux qui embarquent sans repères,
passé la dernière lueur du phare,
qui s’éteint doucement
dans le fracas de la haute mer.
La pluie est l’innocence,
qui s’étale sur les rues,
et de temps en temps tu regardes
dans les glaces ta silhouette,
ou celle qui te ressemble,
qui te suit obstinément,
comme le destin.
Peut-être que la pluie arrivera
un jour à la dissoudre,
car le ciel est ton refuge,
et tu le sais.
–
Votre commentaire